Dans cet article, nous explorerons Innu-aimun sous différentes perspectives, en analysant son impact sur la société actuelle et sa pertinence dans l'histoire. Avec un regard critique et objectif, nous aborderons les aspects les plus importants liés à Innu-aimun, en approfondissant ses origines, son évolution et son développement au fil du temps. Grâce à une analyse approfondie, nous dévoilerons les différents concepts et théories qui tournent autour de Innu-aimun, dans le but de fournir une compréhension globale de son importance dans le contexte contemporain. De plus, nous examinerons les implications et les effets que Innu-aimun a eu dans divers domaines, permettant ainsi une vision large et détaillée de son importance aujourd'hui.
Cet article concerne la langue innu. Pour le peuple innu, voir Innus.
L’innu-aimun est maintenant enseignée dans les institutions telles que le centre de langues à l’Université de Montréal et à l’Institution de Kiuna dans le profil des arts, lettres et communication,.
Selon Statistique Canada, en 2021, l'innu-aimun est la langue maternelle de 9 490 personnes au Canada. Malgré son nombre de locuteurs relativement élevé comparé à d'autres langues autochtones du Canada, l'innu-aimun est considéré comme étant menacé d'extinction.
Uniformisation
À la fin des années 1980 et au début des années 1990, un processus d'uniformisation de la langue a été entrepris par différentes organisations.
Cette uniformisation concerne seulement l'écriture et l'orthographe. Elle ne dicte pas la façon dont les mots doivent être prononcés selon les différents dialectes et ne privilégie pas un mot provenant d'un dialecte ou d'un autre.
C'est ainsi qu'un dictionnaire innu-français a été publié en 1991 par Lynn Drapeau.
Grammaire
La linguiste Danielle Cyr définit l'innu comme une langue polysynthétique : « On signifie par là que cette langue offre la possibilité de construire des mots si complexes qu'ils incorporent une quantité de sens souvent équivalente à celle qui est contenue dans toute une phrase d'une autre langue, le français par exemple. Ainsi, le mot auass (prononcer « wass »), qui veut dire enfant, prendra différentes significations si on y ajoute des affixes (préfixes, médianes et/ou suffixes) :
auass : enfant
auassat : (les ou des) enfants
nitauassim : mon enfant
nitauassimat : mes enfants
nitauassimissat : mes jeunes (petits) enfants »
L'ordre des mots est relativement libre en innu. Les trois classes de base des mots sont les noms, les verbes et les particules. Les noms présentent deux genres, animé et inanimé, et peuvent porter des affixes indiquant le pluriel, la possession, l'obviation et la localisation. Les verbes sont divisés en quatre classes basées sur leur transitivité : intransitif animé, intransitif inanimé, transitif inanimé et transitif animé. Les verbes peuvent porter des affixes indiquant l'accord (aussi bien avec le sujet ou avec le complément d'objet), le temps, le mode et l'inversion. Deux ensembles différents d'affixes verbaux peuvent être utilisés selon le contexte syntaxique du verbe.
Alphabet
L'alphabet innu comprend 11 consonnes : h, k, kᵘ, m, mᵘ, n, p, sh, ss, t et tsh. Il comprend sept voyelles : a, ā, e, i, ī, u et ū.
Consonnes
Lettre
h
k
kᵘ
m
n
p
sh
ss
t
tsh
Prononciation
/h/
/k/
/kʷ/
/m/
/n/
/p/
/ʃ/
/s/
/t/
/tʃ/
Voyelles longues
Lettre
â
e
î
û
Prononciation
/a/
/e~ɛ/
/i/
/o/
Voyelles courtes
Lettre
a
i
u
Prononciation
/ʌ~ə/
/ɪ~ə/
/o~ʊ~u/
Dialectes
L'innu est une langue parlée dans neuf communautés, dans différents dialectes.
Mashteuiatsh et Pessamit sont deux communautés prononçant le « n » en « l » ; Uin (lui) se dit « uil » dans ces deux réserves innues.
Ensuite, il y a Essipit, communauté presque totalement francophone.
Uashat mak et Mani-utenam sont situées à Sept-Îles. Dans ces deux villages séparés par 16 km, on peut déjà trouver quelques différences orales.
Il y a en tout 16 412 Innus, en incluant les deux communautés du Labrador Tshishe-shatshit et Natuashish.
Compte tenu des différences linguistiques entre les Innus de la Côte-Nord et les Pekuakamilnuatsh (Ilnus du Lac-Saint-Jean), la communauté de Mashteuiatsh a adopté en 2004 une langue officielle du nom de « nehlueun ».
Proportion de locuteurs
Les recensements effectués par le gouvernement canadien permettent de se faire une idée sur l'évolution du pourcentage d'innus continuant à pratiquer la langue.
Les chiffres montrent une bonne transmission de la langue à l'exception de la communauté d'Essipit, faible en nombre et francisée depuis longtemps et de Mashteuiatsh où la langue est en voie de disparition au profit du français.
Province canadienne
Région administrative
Réserve indienne correspondante
% population autochtone de langue maternelle autochtone
% population autochtone qui utilise le plus souvent la langue autochtone à la maison
L’absence de données pour les réserves d’Essipit et de Pakuashipi s’explique par le fait qu’elles comptaient moins de 250 habitants au moment du recensement.
Dimanche dernier, après m'être levé, j'ai mangé. Puis, je suis allé au dépanneur. J'ai acheté des baies pour faire de la confiture. J'en ai acheté beaucoup.
Rendu chez moi, j'ai fait la confiture. J'en ai fait beaucoup. Après en avoir fait, je me suis lavé. Une de mes amies m'a appelé pour aller pique-niquer.
Expressions courantes
Innu-aimi ma! - Parle donc innu-aimun !
Kuei! - Bonjour !
Tan eshpanin? - Comment ça va ?
Niminupanin - Je vais bien
Miam a = Ça va bien
Tan eshinikashuin? ou Tan eshinikatikauin? - Comment t'appelles-tu ?
Auen tshin? = Qui es-tu ?
Tanite uetshipanin? - D'où viens-tu ?
Tan etatupipuneshin? - Quel âge as-tu ?
Tshekuan etutamin? - Que fais-tu ?
Apu tshekuan tutaman - Je ne fais rien
Eshe - Oui
Mauat - Non
Tshinashkumitin - Merci (Je te remercie)
Iame ou Niaut - Au revoir
Tanite etat? - Où est-il ? (objet animé)
Tanite tekuak? - Où est-il ? (objet inanimé)
Tshekuan ma ? - Pourquoi ?
Tanite nana etutamin nitassi? - Qu'as-tu fait de mon pays ?
(en) Anne-Marie Baraby, The Process of Spelling Standardization of Innu-Aimun (Montagnais), , 17 p. (lire en ligne ).
Kevin Brousseau, Les Médianes en Nehiramewin, dialecte historique du cri-montagnais-naskapi, Université du Québec à Montréal, 82 p. (lire en ligne ).
(en) Sandra Clarke, North-West River (Sheshatshit) Montagnais: A grammatical sketch, Ottawa, National Museums of Canada, coll. « National Museum of Man, Mercury Series, Canadian Ethnology Service Paper » (no 80), , 185 pages (lire en ligne).
(en) Sandra Clarke et Marguerite MacKenzie, Labrador Innu-aimun: An introduction to the Sheshatshiu dialect, Terre-Neuve, Department of Linguistics, Memorial University of Newfoundland, .
(en) Sandra Clarke et Marguerite MacKenzie (avec Kanani Penashue et Laurel Anne Hasler), Labrador Innu-Aimun: an introduction to the Sheshatshiu dialect, Memorial University of Newfoundland, , 2e éd. (lire en ligne).
Lynn Drapeau, Dictionnaire montagnais-français, Québec, Presses de l'Université du Québec, , 940 p..
José Mailhot, Pour une orthographe unique de la langue innue, Sept-Îles, Institut culturel et éducatif montagnais (ICEM), .
Genevière Maneau et coll., Énoncé de politique sur la langue innue, Secteur du développement de la langue innue, Sept-Îles, ICEM, .
Antoine Silvy, Dictionnaire montagnais-français, Montréal, Les Presses de l'Université du Québec, .
Articles :
Alan Ford, Lynn Drapeau et M. Noreau-Hébert, « Phonologie et morphologie des flexions (Rapport préliminaire sur la dialectologie des parlers cri-montagnais du Québec : première partie) », Revue québécoise de linguistique, vol. 10, , p. 85-117.
(en) Anne-Marie Baraby, Anne Bellefleur-Tetaut, Louise Canapé et Marie-Paul Mark, « Incorporation of Body-Part Medials in the Contemporary Innu (Montagnais) Language », Papers of the 33rd Algonquian Conference, Winnipeg (Manitoba), H.C. Wolfart, , p. 1-12.
Danielle Cyr, « La langue montagnaise : grammaire et ethnographie », Les langues autochtones du Québec, Les publications du Québec, , p. 247-286.
(en) David Pentland, « Proto-Algonquian Stop Clusters in Cree-Montagnais », International Journal of American Linguistics, vol. 43, no 2, , p. 154-156.
(en) David Pentland, « A Historical Overview of Cree Dialects », Papers of the Ninth Algonquian Conference, Ottawa, William Cowan, , p. 104-126.
(en) Lynn Drapeau, « Medials in Innu », Papers presented at the 40th Algonquian Conference, Minneapolis (Minnesota), .
(en) Lynn Drapeau, « Passives in Innu », International Journal of American Linguistics, University of Chicago Press, vol. 78, no 2, , p. 175-201 (ISSN1545-7001)
(en) Marguerite Ellen Mackenzie et Sandra Clarke, « Dialect Relations in Cree/Montagnais/Naskapi », Montréal Working Papers in Linguistics, Montréal, Lynn Drapeau, , p. 135-191.
(en) Sandra Clarke et Marguerite MacKenzie, « Montagnais/Innu-aimun (Algonquian) », Morphology: An international handbook on inflection and word formation, Berlin, New York, Walter de Gruyter, vol. 2, , p. 1411-1421.
(en) Stéphane Goyette, « A Grammatical Study of Innu-Aimun Particles », The Canadian Journal of Native Studies, vol. 30, no 1, , p. 186-189 (lire en ligne ).
(en) Truman Michelson, « Linguistic Classification of Cree and Montagnais-Naskapi Dialects », Smithsonian Institution: Bureau of American Ethnology, Anthropological Papers, vol. 123, no 8, , p. 67-95.
Yvette Mollen, « Transmettre un héritage : la langue innue », Cap-aux-Diamants, Les Éditions Cap-aux-Dimants inc., no 85, (ISSN1923-0923, lire en ligne ).
William Cowan, « *xk/ek proto-algonquian dans le montangnais du 17e siècle », Actes du huitième congrès des algonquinistes, Ottawa, William Cowan, .
(en) William Cowan, « Montagnais in the 17th century », Anthropological Linguistics, vol. 25, , p. 404-410.
(en) William Cowan, « Two Prayers in 17th century Montagnais », Journal of the Atlantic Provinces Linguistic Association, vol. 10, , p. 16-27.