J'ai couru vers le Nil | |
Auteur | Alaa al-Aswany |
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Pays | Égypte |
Genre | Roman |
Version originale | |
Langue | Arabe |
Titre | Joumhourriyat Ka'anna, arabe : جمهورية كأن |
Éditeur | Dar Al-Adab |
Lieu de parution | Beyrouth |
Date de parution | |
Version française | |
Traducteur | Gilles Gauthier |
Éditeur | Actes Sud |
Lieu de parution | Paris |
Date de parution | 2018 |
Type de média | Livre papier |
Nombre de pages | 432 |
ISBN | 978-2-330-10904-2 |
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J’ai couru vers le Nil est un roman d'Alaa al-Aswany, publié en 2018 (Jumhūriyya Ka'anna, arabe : جمهورية كأن, La prétendue République — littéralement, la République comme si). Il s'agit du septième ouvrage traduit en français de cet auteur
Les vies d'une vingtaine de personnages s'entrecroisent en 2011, parmi des millions d'autres, dans le centre-ville du Caire, place Tahrir, avec les manifestations étudiantes à la mémoire du premier martyr, Khaled (nouveau Mohamed Bouazizi), la répression, l'occupation de la place, l'auto-organisation de cette opposition pacifique (Pain, liberté, justice sociale), la délocalisation des ministères, les unités spéciales, la libération des prisons (sous couleur de fuite) de délinquants (beltagui) prêts à casser les manifestants, la défense du système en place,les représailles, la guerre de l'information...
L'autre scène, plus populaire, est la cimenterie Bellini, sabordée par les propriétaires majoritaires, et qui entre en grève. « Je considère l'usine comme un modèle réduit de l'Égypte tout entière » (p. 297). Toutes deux promises à la défaite.
Le roman est construit en étoile. Un double mouvement le fait rayonner de la place Tahrir et y converger tout à la fois. Les grandes mouvements s'y retrouvent et s'y confrontent: étudiants, manifestants, police, armée, Frères musulmans...
Sous forme de fiction, la crise de 2011, qui est d'abord une révolte des modestes, révèle les réalités de la société égyptienne, tant de cette année 2011 que d'autrefois : inégalités, injustices, corruption, hypocrisie, etc. Le roman montre aussi un désir partagé de « construire une Égypte nouvelle propre et respectable » (p. 232).
Les obligations de la religion musulmane semblent globalement respectées (extérieurement), mais dès que la place est laissée aux prêcheurs salafistes improvisés, puis aux Frères musulmans, les tensions s'accentuent.
La jeune Asma refuse de se voiler dans son école, et subit de fortes pressions, et s'en plaint auprès de Mazen, de l'association Kifaya. Place Tahrir, Asma, souffrant d'allergie pulmonaire, devant les gaz lacrymogènes, se réfugie dans l'appartement d'un inconnu, Achraf Ouissa, qui donne sur la place Tahrir, et cela suffit à réveiller l'humanité de cet homme, trop pris par le haschich, va participer avec le Dr Abdel Samad, septuagénaire, président de la commission de coordination des manifestants. Achraf affiche son amour pour sa servante Akram. Un café accueille quelques instants Achraf, Akram, Asma, Mazen. Dania rejoint les médecins et étudiants médecins pour donner les premiers soins aux blessés, assiste à l'exécution de son ami Khaled, et veut témoigner. Issam se souvient de sa jeunesse (militantisme, arrestation, humiliation).
Certains témoignages féminins sont présentés comme véridiques (après changement des noms) : violences, tortures, humiliations (p. 263).
Les recensions francophones sont favorables,.
Le roman est interdit de diffusion dans l'ensemble du monde arabe, à l'exception du Liban, du Maroc et de la Tunisie.